Ma famille dans une classe de maternelle

Article : Ma famille dans une classe de maternelle
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7 septembre 2018

Ma famille dans une classe de maternelle

Un jour, il y a bien longtemps, j’ai fait un rêve. Celui d’encadrer des enfants. Est-ce que mes propres enfants ou les enfants d’autrui pour un premier temps, et par quelle manière ? Aucune idée. Un beau matin, je devais aller représenter ma sœur dans une école privée de la place (groupe scolaire Fadja Barry), située dans la commune de Ratoma, à Conakry.

Même un instant de la vie de l’homme, la nature peut s’imposer. Il y a bien quelques années, j’ai eu la chance de suivre des cours de didactique au cours de mon cursus universitaire par un doyen de la fac, en l’occurrence Dr. Jean Marie. Un littéraire et romancier pétri de talent.

A l’époque, je n’avais jamais pris l’engagement de donner cours dans une salle de classe. Même si je donne souvent des cours de révision à des jeunes gens (selon ma disponibilité). Et ce, depuis que j’étais étudiant à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia-Conakry, il y a de cela moins de cinq ans, très jeune. Surtout : je rêvais beaucoup rentrer dans la cours des grands (écrire, devenir poète, romancier, dramaturge, informateur, blogueur ou dragueur de cerveau (politique) ? De toute façon tous les chemins étaient possibles. Dans tous les cas, j’ai choisi la plume.

Mon enfance fut, disons, exceptionnel. On m’appelait selon le témoignage des parents, Khadafi. A cause de mon franc-parler et de ma turbulence. J’aimais rendre à César ce qui appartient à César. C’est ce style de vie que la société m’attribuait. Celui d’un petit bourgeois qui n’a pas peur de se défendre et de défendre son idéal. La vie d’un fils ainé qui peut se laisser entendre quoi !

En revanche, j’adorais faire la lecture, mon père m’achetais des livres. Celui qui m’a toujours attirer l’attention et qui m’a poussé à le lire intégralement et sans interruption, est sans doute ‘’matin d’Afrique’’, dans lequel se trouve un texte plein d’enseignement ‘’le laboureur et ses enfants…’’ Ce qui d’ailleurs me motive à aller loin. L’autre livre est celui de l’instruction civique et morale dans le quel j’ai découvert une leçon de droit des enfants.

Mon prof de maison avait un jour reproché mon père d’acheter certains livres qui ne vont pas avec mon programme scolaire sans le consulter.

Un jour, dans la nuit, lors d’un reportage sur la prostitution dans un lieu du travail de sexe à Conakry, je voyais par-ci et par là, des jeunes filles désabusées qui, la majeur partie était des débauchées qui échangent leurs chairs intimes à des muettes. J’ai eu pitié de tout ce que j’ai constaté dans les rues et bars de la capitale de mon pays. Je n’ai jamais eu l’envi de négocier pour procurer de ce que certains trouve bon pour se gratifier de plaisir. La raison : trop de risques sanitaire, sécuritaire mais aussi un manque de respect des spécialistes de sexe. C’est ainsi que j’ai eu pour ambition de contribuer à la préparation d’une élite qui pourrait relever le défit dans une responsabilité totale.

Alors, quand, un jour, on m’a proposé d’aller encadrer des enfants dans une classe du préscolaire pendant deux semaines, je me suis dit que je pouvais même aller au-delà que de rester à bavarder avec des gosses. De l’autre coté, j’hésitais à cause de ma profession qui pouvait m’empêcher. Mais je n’ai pas le choix. Car ma sœur qui était chargée de le faire était vraiment malade et elle devait aller hors de Conakry pour voire son médecin.

Un jeune entrepreneur qui a l’ambition d’émerger devait passer cinq heurs par jour à ceinturer les enfants sans aucun sou. Ce n’est pas mon contrat. Alors tant mieux. Mais le temps compte beaucoup pour moi. Après la fac, je n’ai pas immédiatement pris la craie pour ‘’m’enseigner’’. J’avais suivi d’autres pistes mais, finalement, j’y étais, là, devant mes petits élèves innocents. Pendant ce moment d’acclimatation, j’ai aimé leur enthousiasme, leur intelligence, leurs intuitions, leur esprit pratique. Même n’étant pas un père de famille, j’ai un certains nombre de responsabilité pour gérer les enfants. Je le fais en famille.

Bien loin d’eux en cette période de vacances, j’ai aimé revenir dans ces lignes de blog pour exprimer mes sentiments et ma nostalgie profonde envers eux. Malgré le fait que la plus part n’a pas cessé de me fatiguer pendant cette période, il faut reconnaitre qu’ils m’ont beaucoup manqués. Et ça reste un beau souvenir. Surtout quant on dit parfois qu’un enfant canaille peut aller loin dans sa vie.

J’ai aimé observer la turbulence innocente de Mamadou Kaba Bah et de ses acolytes Mouctar et Alphadjo. L’ouverture d’esprit de Aissatou Lamarana, Celui de Mariama Barry, de Mamadou Bella. La causerie fraternelle de Adama Sow qui se réclamait d’ailleurs être ma femme. La bonne humeur de Aissatou Bah, Mamadou Yaffa, Abdoulaye et de Hadja Bilguissou. La folie ambitieuse de M’mahawa et de Thierno Samba. Le courage et la spontanéité de Hadja Aminata. La motivation de Thierno Amadou Sow. L’amour de la lecture de… Bien cachée sous son apparente,…. La gentillesse de. Le sérieux et l’optimisme de… Le naturel de… L’élégance et le teint clair de Kadiza. La liste reste non exhaustive mais…

Ah oui, il reste encore, cependant je ne peux pas citer tout le monde ici. Je ne peux que parler de quelques uns mais ils restent tous graver dans ma mémoire. De mon côté, je n’avais jamais eu l’idée de prendre mon temps pour initier des bambins aussi candides que ceux du préscolaire.

Néanmoins, avec mes anciennes leçons de didactique, je pouvais pratiquer un métier mesquin et noble pendant un moment bien précis. La vie est faite parfois d’aventures collectives. Nous avons tous notre famille ascendante, qu’on ne choisit pas. Et puis nous en créons d’autres, en fonction de nos parcours de vie. Je n’oublierai jamais celle vécue dans cette école pour la première fois à cause de ma sœur qui est beaucoup accro à l’action sociale de la vie des enfants. Même avec son diplôme de licence en sociologie.

Après tant de difficultés notamment liées à mon temps car je dormais entre 4 et 6 heures en 24 heures pour une raison d’obligation professionnelle de l’autre côté. Ben, j’ai eu de toute façon à partager à un moment donné, mon temps avec ma vie de célibataire à des ‘’poupons’’. Sans doute, tous ces jeunes enfants constituent pour moi une nouvelle famille. Une famille de rêve. Même si ça se limite là, le chemin pour les enfants continuera toujours dans l’avenir. Il ne s’agit pas de détenir un bâton de craie pour mener des actions en leur faveur.

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