Insalubrité : Conakry se tape la poitrine et prend le relais des autres capitales

Article : Insalubrité : Conakry se tape la poitrine et prend le relais des autres capitales
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8 juillet 2017

Insalubrité : Conakry se tape la poitrine et prend le relais des autres capitales

La capitale guinéenne fait tête basse ces derniers moments quant au rendez-vous des villes splendides. En cette période des grandes pluies, on la reconnait par aisance et par excellence à travers ses qualités de tas d’immondices d’entassées partout comme si elles tombaient du ciel. Si d’ailleurs on lançait un prix, Conakry serait la capitale mondiale des immondices.

Aucun quartier de la capitale ne peut se frapper la poitrine pour se venter de sa splendeur. Cette période ressemble à une exposition de marchandises où chacun profite pour donner le meilleur prix. On reconnait les lieux publics par le salut des mouches et des rats à distance. Les espaces servant au public de jouissance et de recréation restent à décrier surtout en cette période de fermeture de certains milieux comme les plages. Ces domaines sont d’ailleurs devenus des dépotoirs des populations qui n’ont pas où déverser leurs ordures de ménage. Certaines personnes profitent de la tombé de pluies pour transvaser leurs déchet dans les caniveaux ou dans les fossés à ciel ouvert sans même se soucier de leurs destinations et leurs impacts sur l’environnement. Des détritus qui bouchent au fil du temps les canaux d’évacuation des eaux usées et pluvieuses. Ce qui n’est pas sans conséquence. Les eaux stagnent partout rendant ainsi la circulation difficile.

L’autoroute tout comme la route ‘’le prince’’ via les corniches bloquent l’appétit car depuis l’annonce de l’ex gouverneur de la ville de Conakry, en l’occurrence feu Soriba Sorel Camara, qui s’agissait de sortir les ordures des quartiers et les déposer sur les trottoirs en vue de permettre au petites et moyennes entreprises « PME », de faire la collecte et enfin les centraliser donnent une image moribonde aux différentes routes qui relient Conakry. Pire, aucune autorité n’est sortie par la suite pour faire une communication d’interdiction ou de sensibilisation pour faire comprendre aux gens de ne plus faire la pratique. Chose qui montre l’image méconnaissable de la capitale guinéenne.

Après avoir délocalisé la gestion de ces ordures des délégations spéciales ‘’centres communaux’’, pour des raisons qui sont connues notamment, la guerre des intérêts, il a été question de confier la même gestion avec des milliards de francs guinéens à l’armée. Hélas ! cette entité n’a également pas fait preuve de confiance du président et n’a également pas répondue aux attentes de la population de Conakry (rendre la ville propre). Ainsi, ce même projet fut confié au gouvernorat de la ville de Conakry, qui aussi n’a pas prouvé grand-chose.

La commune de Ratoma qui était indexé comme étant la plus propre parmi les cinq qui composent la capitale dans les temps, affiche le regret aujourd’hui. Le centre des affaires est envahi par des ordures qui dégagent des odeurs nauséabondes.

Les marchés où on dégage des fruits et légumes en provenance de l’intérieur du pays sont également devenus des décharges et si l’on n’y prend pas garde, ces montagnes d’ordures finiront par donner naissance à des « ordres durs » qui dicteront les chemins à emprunter pour se rendre d’un point à un autre.

A l’intérieur de ces mêmes marchés, les administrateurs épousent les idées de ceux qui les commandent car ils sont beaucoup plus préoccupés par des « business-pochettes » pour remplir les leurs sans agir.

Une véritable menace de santé publique et environnementale car certaines marchandes vendent dans un environnement indésirable. Elles étalent leurs marchandises et autres produits et aliments à même le sol, à proximité des amas d’ordures, inconscientes des conséquences néfastes qui en résultent. D’autres aliments inlavables, accueillent des nuées de mouches venant de partout.

Cette situation alarmante et déplorable n’éveille pas malheureusement les consciences des hautes autorités en première ligne, le ministère de la santé, le ministère de l’environnement, celui de l’aménagement du territoire, du tourisme aussi… voir même la présidence de la république où la quasi-totalité des projets de l’Etat sont gérés pour ainsi trouver des solutions adéquates et durables et sonner l’alarme de la prise de conscience. Certaines parmi elles (autorités), s’opposent de préférence à l’action de certains citoyens qui, soucieux de cette image, s’impliquent sans condition dans le ramassage des ordures pour donner une bonne visibilité à la capitale. On pense plutôt aux questions d’intérêts personnels qu’aux questions d’intérêts publics.

La santé du citoyen lambda est d’autant plus menacée en cette période où l’on rencontre facilement des épidémies dû aux aliments de consommation. Conakry se trouve à un moment ou le curage de la ville devrait être une préoccupation de tout un chacun dans la mesure où, ces amas d’ordures pouvaient profiter au pays à un véritable levier de développement pour sa croissance économique et durable. Hélas !

La grosse question que l’on se pose finalement, c’est de connaitre si l’Etat guinéen a bien tiré des leçons qui résultent des précédentes conférences climatiques (COP) ?

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