Témoignage de prostituée: « Je procure d’autant plus de plaisir dans la prostitution que dans la vie en couple unique »

Article : Témoignage de prostituée: « Je procure d’autant plus de plaisir dans la prostitution que dans la vie en couple unique »
Crédit:
31 octobre 2017

Témoignage de prostituée: « Je procure d’autant plus de plaisir dans la prostitution que dans la vie en couple unique »

‘’La forêt’’, lieu de prostitution dans le quartier Cosa, situé dans la banlieue de Conakry. Les travailleuses de sexe viennent là pour faire leur boulot de prostituée. Cette nuit là, je viens pour objectif de les rencontrer en vue d’échanger avec elles sur leur situation de vie et de sécurité car il est très difficile de faire de la prostitution en Guinée en ce sens que cela n’est pas admise par la loi, la société aussi les stigmatise à tout prix.
Fof est une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années et qui vie dans une autre commune environnante de Ratoma où elle vient se prostituer avec ses quelques amies de même profession, elle a bien voulu m’accorder le temps de m’entretenir avec elle cette nuit.

D’entré de jeu, je m’approche d’elle et lui demande de bien vouloir partager un avis notamment sur le risque de sécurité dont cours les travailleuses de sexe dans l’ensemble, la différence qui les sépare de certains pays africains qui reconnaissent ces gens là à leur juste valeur et également un tout petit peut de temps sur sa vie.

Alors suivez l’exclusivité !

Fof : je suis célibataire et je n’ai jamais eu l’idée de vivre avec un mec.

-Pourquoi, ou bien c’est pour ne pas être trahit ?

Fof : ça peut être aussi mais je n’aurai pas du plaisir.

-Plaisir, c’est-à-dire ?

Fof : Un seul homme ne peut pas me satisfaire comme je l’aurais voulu et plus loin, pour être explicite, il me faut trois qui sont différents au moins à chaque fois que je commence à faire des relations sexuelles même si je peux ne pas le faire tous les jours.

-Donc, tu ne viens pas ici tous les jours ?

Fof : Si, venir ici m’est devenue une coutume de satisfaction de mes besoins vitaux. Imagines quelqu’un qui fait sont boulot et qui l’aime beaucoup comme toi par exemple, quand tu viens ici à cette heure-ci, c’est parce que tu a ton boulot quelque part que tu admires beaucoup et qu’il te faut tous les jours le fréquenter pour être à l’aise. Alors j’aime venir ici toutes les nuits.

-Ça te permet de te faire du fric aussi, ça fait partie non ?

Fof : Certes, l’argent me permet de satisfaire mes besoins économiques dans la mesure où il est devenu la clé du monde. Quand tu l’as, tu peux faire ce que tu veux et comme tu veux, tu peux être considérer par tout le monde, tu peux en profiter pour rencontrer qui que tu veux et travailler avec celui que tu veux. Je ne peux pas nier ta question. A coté de mes satisfactions biologiques, ceci m’aide également à ne pas me chamailler avec d’autres filles juste à cause d’un minable jeune car tu sais bien que les hommes n’ont vraiment pas la fidélité de suivre une seule fille parce qu’ils disent qu’elles ne sont pas aussi fidèles. Alors pour se venger, il faut suivre plusieurs filles qu’ils finiront de créer de polémiques plut tard, ça me permet en dépit, d’avoir la confiance de mon entourage aussi.

-Mais j’espère qu’après tous ces arguments solides, tu n’oublies pas ton état de santé ?

Fof : Non, même si parfois les négociations dépendent des prix pour la protection. Pour être franche envers toi, nous courrons un risque à ce niveau. Certaines parmi nous ne connaissent vraiment pas leur état de santé parce qu’elles ne vont à l’hôpital que quand elles ont une maladie qui se manifeste. Mais tu ne peux le dédire, le guinéen est toujours comme ça hein ! même les patrons. Rire…

-Oui ! mais la question de sécurité aussi, vous ne rencontrez pas de difficultés la nuit en rentrant chez vous surtout, vous qui logez loin ?

Fof : Oui, il ya des risques de sécurité qu’il ne faut pas excepter car certains profitent dès que l’occasion se présente en face surtout les malfrats. Une amie en a été victime récemment en rentrant chez elle et dans son propre quartier avec deux hommes en uniforme qui l’ont demandé de s’identifier, n’ayant pas de carte d’identité, ils ont pris son argent et sont partis avec. Cela est un volet, l’autre volet aussi est que quand on veut être protégé, il faudra suivre un de leurs chefs pour ne pas toujours être victime. Avec lui on peut se frotter les mains pour que si on a un problème avec qui que se soit, on puisse avoir l’intervention rapide. Si notre sécurité n’est pas assurée par l’Etat, la meilleure solution est que nous cherchons un abri nous même.

-Dans ce cas, est ce qu’ils savent réellement que vous venez fréquentez ces lieux pareils, si oui, vous donnent-ils de l’argent ?

Fof : Mais pourquoi pas, certains d’ailleurs nous ont connu ici et ceux qui ne nous ont pas rencontré ici savent que nous ne pouvons pas être pour eux seuls comme nous savons aussi qu’ils ne sont pas forcément à nous seules. Dans ce cas, ils nous ont certes vu du passage et en ont profité de l’occasion de nous appeler et nous exprimer leur volonté. La femme d’ailleurs, doit savoir comment s’habiller en vue de séduire et c’est pour cela, tout ce que tu demanderas à l’homme, tu auras sans doute.

-Avez-vous une association au sein de votre lieu de travail ici qui va défendre vos intérêts communs ?

Fof : nous n’avons pas une structure en tant que telle mais quand même nous nous entre aidons quand besoin se manifeste. Par exemple, quand une amie est en différend avec soit un client ou un passant, nous la volons au secours en vue de la défendre et c’est pourquoi d’ailleurs la plus part d’entre nous a un agent de sécurité qui la protège face à certaines difficultés. Pour t’en convaincre, si je ne voulais pas causer avec toi ce soir, j’allais te parler mal parce que tu n’es pas un client et si tu continues à m’emmerder, je fais signe à mes amies pour te chasser d’ici par tous les moyens et la suite, c’est toi qui seras le perdant.

-Merci ma grande de m’avoir accordé ce temps d’échange tout en espérant pas qu’on vienne me bastonner ici.

Fof : ne t’inquiète pas.

Étiquettes
Partagez

Commentaires