Migration : « Il est difficile pour un jeune qui veut étudier de se faire refuser un visa »

Article : Migration : « Il est difficile pour un jeune qui veut étudier de se faire refuser un visa »
Crédit: Medsile / Iwaria
15 juillet 2021

Migration : « Il est difficile pour un jeune qui veut étudier de se faire refuser un visa »

La question de la migration reste de nos jours l’un des sujets qui défraient la chronique. Et la couche la plus touchée par ce phénomène ces derniers temps reste sans doute celle des jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études.

Désormais parents, jeunes migrants, potentiels migrants et autres ; tous restes à la fois complices et victimes. Souvent, on jette l’anathème sur les jeunes, ignorant parfois les causes qui pourraient aussi les pousser à prendre certaines décisions unilatérales. Et l’histoire qu’a vécue Fofana, même s’il garde encore son sang-froid pour son avenir, reste un mauvais souvenir parmi tant d’autres exemples.

Diplômé d’une université guinéenne, le jeune livre un message plein d’émotions qui continue de lui hanter le cerveau.

Les actualités parfois socioéducatives et politiques des gouvernants sont un fait à déplorer, certes. Mais de l’autre côté, la façon d’agir des représentions diplomatiques pousse certains jeunes à suivre un chemin qui leur est généralement fatal.

Victime d’une erreur administrative

Le témoignage émouvant de Fofana, âgé de la vingtaine, qui rêve loin pour mener une vie professionnelle et aisée, tend à croire que les responsabilités sont beaucoup plus partagées qu’on ne le croit. Dans sa narration, il aborde le sujet avec pessimisme et désolation. Il y a bien quelques années, le jeune sociologue a été victime d’un refus de visa à l’ambassade de France en Guinée. Ce, après avoir tenté la chance pour le campus, car ayant la volonté de faire des études extra universitaires, sa candidature a été refoulée. Un souvenir qui pour lui, reste encore difficile à « avaler ».

Pour la première fois, explique-t-il, cela remonte à il y a bien 4 ans. Soit en 2017. « J’ai été victime d’une erreur de saisie sur ma prise en charge, et notamment sur mon attestation bancaire », témoigne-t-il. En lieu et place de Fofana, il est écrit Fafana.

Et pour cela, l’ambassade « me refuse le visa et me sanctionne encore pour 5 ans », confie-t-il. C’est difficile à comprendre mais il serait important qu’elle « cherche à avoir des explications plus explicites, pour éviter de tels actes. Ça pourra également permettre à ceux qui n’ont pas été victimes jusque-là, de se rassurer sur les dossiers avant leurs dépôts. Il faut alors informer les candidats avant leurs dépôts de candidatures ».

Malgré toutes les précédentes démarches, monsieur Fofana décide une fois encore de tenter sa chance dans le but d’émigré en toute légalité pour les études. Ignorant toute option qui pourrait lui coûter la vie pour toujours. Et pour la seconde année de suite, c’est sans aucun doute au résultat de la même sanction qu’il se retrouve. Deux années d’espoirs ratés.

Un appel aux ambassades

Et pourtant, le jeune avait l’ultime conviction qu’il allait cette fois être admis malgré des mises en gardes de quelques amis. « En 2018, on me l’a dit. Mais comme je ne me reprochais de rien, parce que je n’ai pas de faux papiers, j’ai retenté en gardant l’espoir. L’ambassade m’a encore refusé », a-t-il laissé entendre.

Or, poursuit-il, « à campus France, au centre culturel franco-guinéen (CCFG), je n’avais aucun problème. Une prise en charge de 7 380 euros a été demandée par l’ambassade. J’ai reçu une prise en charge par le biais de mon oncle. Mais je trouve le contraire, hélas ! »

Malgré tout, le jeune homme profite de son expérience vécue pour demander, aux ambassades en générale, de faire preuve d’indulgence sur le traitement de dossiers. « Il est difficile pour un jeune qui veut aller se former dans un domaine précis, en vue de rentrer servir son pays, de se faire refuser facilement une bourse. Surtout qu’il a pu fournir tous les dossiers demandés. Alors, je demande aux ambassades dans leur globalité, de bien vouloir faire preuve d’indulgence ».

Certes, on parle de migration, mais pour ceux qui optent pour celle régulière devaient être encouragés. Surtout qu’il s’agit de faire des études et non pour des raisons économiques. « Cela pourrait également éviter à tant d’autres jeunes gens de suivre le chemin de la dernière option : la méditerranée ».

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