Guinée: leurre du bilent d’un putsch

Article : Guinée: leurre du bilent d’un putsch
Crédit: Wikimedia Commons
6 septembre 2023

Guinée: leurre du bilent d’un putsch

En ce 5 septembre, le groupe de putschistes qui avait renversé Alpha Condé en 2021 fête ses deux ans au pouvoir. Cette journée de célébration et de commuémoration, laisse le peuple dans un pessimisme profond d’un autre bilan balafré.

Il y a deux ans jour pour jour, un groupement d’élite chargé de la lutte contre le terrorisme dénommé « Forces spéciales », en sa tête, un certain colonel Mamadi Doumbouya s’accaparaît du pouvoir de forcing du pro faussaire Alpha Condé.

Apparu en libérateur à la télévision d’État dans l’après midi, le colosse venu du camp de Kaléah, dans la préfecture de Forécariah, au sud-est de Canakry, lance son message pour draguer les cerveaux du peuple longtemps martyrigé. Le nouveau chef a affiché une certaine volonté d’être auprès de ses citoyens.

Les premiers pas…

Avec une communication modérée, le président du CNRD (comité national du rassemblement pour le développement) a eu l’attention de la plus grande majorité. Il a promis entre autres :

la justice comme « boussole de la transition », la lutte contre le détournement des deniers publics, la refondation de l’État en un mot. Des paroles que tout un guinéen avait avide d’entendre et voire se réaliser. Ce, après plus d’une décennie de gouvernance entre copains et coquins.

Ainsi, une Charte de la transition voit le jour. Des exilés du pouvoir déchu rentrent pour apporter leurs grains de sel au colonel. Même l’opposition la plus farouche au régime défunt assiste à des campagnes pour tenter de convaincre les sceptiques.

Des points forts

En sous peu, la relance des chantiers en panne depuis belle lurette reviens à l’ordre du jour. Les mouvements de soutien sont interdits. Il faut désormais éviter « les erreurs du passé », laisse croire le nouvel homme fort du pays.

La tenue du procès du massacre au stade du 28 septembre en 2009, sous l’ère du CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement) dirigé à l’époque par le capitaine Moussa Dadis Camara reste saluer.

Malgré tout l’homme reste un « connu inconnu »

Après avoir goûté aux délices de la magistrature suprême de l’État, on assiste à une violence unilatérale et flagrante des textes fondamentaux de l’instance de la transition.

Le premier ministre technocrate comme on l’entendait, devient le premier des ministres et est décrié publiquement par des proches voir même le dirigeant du putsch.

Après un an de règne, un autre goût bernement est nommé avec une nouvelle figure à la primature. Des cadres de l’administration se prennent pour des petits princes.

L’arrogance de l’État resurgit. Sur une dizaine d’activités de retour à l’ordre constitutionnel déjà promises, l’on se demande la moindre qui est véritablement entamée depuis deux ans.

Des erreurs du passé refont surface

L’un des points qui a le plus choqué les putschistes et le gouvernement, reste la demande de déclaration de biens mobiliers et immobiliers avant leur prise de fonctions. Or, on observe depuis leur avènement des immeubles et autres qui poussent partout.

Le budget de la présidence revu à la hausse à des coups pharaoniques sans raison valable. On assiste également à des scandales financiers au sommet.

Le cas le plus récent est la soi-disante rénovation du domicile du chef du gouvernement, qui s’élève à un montant colossal de plus de six milliards frans guinéen.

Des activistes foutus en taules et la liberté d’expression menacée. Des opposants recommencent à prendre la poudre d’escampette. D’autres continuent de tomber sous l’effet des balles sous le CNRD.

Des dialogues sans dénouement. Et si la boussole avait été dérobée pour continuer à rester dans cette justice à double vitesse ? C’est l’annonce à laquelle l’on s’attend.

L’institution sous régionale qui avait pris la responsabilité de jouer à l’arbitrage n’est pas bien suivie. La criminalité bas son plein et les droits humains sont bafoués sous la barbe de tous. Bref, c’est la coquille qui change et non la veste.

Bon sang!

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