Coup d’État en Guinée : des institutions condamnent, le peuple acclame

Article : Coup d’État en Guinée : des institutions condamnent, le peuple acclame
Crédit: Wikimedia Commons
7 septembre 2021

Coup d’État en Guinée : des institutions condamnent, le peuple acclame

Quelques heures après avoir appris du changement de la situation politique de la Guinée, les rues de la capitale et des villes du pays se sont inondées de monde, manifestant leur joie. Mais de l’autre côté, les institutions internationales sont restées fermes.

La sortie du comité national pour le rassemblement et la démocratie (CNRD) aux médias d’Etat, faisant état d’une nouvelle ère donne du souffle à une populace qui se réservait. Si le coup de forcing du 3e mandat de l’ancien régime Condé a mépris toute voix discordante, il faut dire que ce changement de système en exulte plus d’un.

Désormais, activistes de la société civile, population lambda et tant d’autres corporations se résignent de la situation. Les premiers discours et communiqués du putsch ont attiré une certaine attention et poussé beaucoup à la réserve.

Si, il faut le rappeler de passage, ces derniers moments, les maisons de détentions du pays ont été les cibles d’accueils de personnes parfois mineurs qui ont à un temps manifesté leur ras-le-bol contre le mandat de trop pour Alpha Condé, le chef de la junte promet de procéder à une libération des détenus politiques. Il donne également un espoir à un dialogue social qui a assoiffé tant de Guinéens.

Cependant, les condamnations d’institutions internationales donnent une pression sur les mutins. D’abord, le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unis (ONU), sort de son silence et fustige le coup d’État, puis appelle à un retour à l’ordre constitutionnel. Ensuite, suivent des institutions continentales et des pays de grandes puissances étrangères.

Un événement « nécessaire » ?

Néanmoins, la réalité prouve que ce renversement de situation politique par des hommes en uniforme, vient pour les citoyens à un moment « nécessaire ». Comme témoigne monsieur Sylla, rencontré dans la rue au quartier Aviation : « il faut être guinéen et vivre dans le pays pour connaître les réalités auxquelles nous sommes confrontées. Cet acte vient à un moment opportun pour nous libérer dans ce gouffre infernal sans lendemain, du système de Alpha Condé ».

Sur la toile, on voit des jeunes changer de patronyme pour mettre à leurs profils celui de Doumbouya, actuel homme fort du pays. Certains vont jusqu’à prendre des images avec des militaires en tenues, parfois détenant une arme pour poster sur les réseaux sociaux. Tout cela, dans le but d’apporter leur soutien au CNRD.

Dans la Guinée profonde, les populations envahissent les voies pour disent-elles, aller accompagner les nouveaux gouverneurs et préfets à accéder à leurs actuels bureaux de services.

« Ceux qui étaient là sous Alpha Condé, nous ont foutus le bordel. On se souvient encore de l’époque de manifs du FNDC (Frond national pour la défense de la constitution), contre le fameux 3e mandat de Alpha. Ce sont ces administrateurs locaux qui nous ont le plus fatigués. Ils doivent même répondre de leurs actes devant la justice. C’est pourquoi nous voulons les déguerpir de chez nous », me laisse entendre un jeune de Mamou, en moyenne Guinée, contacté au téléphone.

Ces dernières 48 heures ont amené une forte majorité des acteurs sociopolitique à se prononcer et apprécier la façon dont l’opération s’est déroulée. Les premiers mots ont sans doute réconforté. Mais la suite des épisodes, nous l’étudierons encore plus dans le temps.

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