Obamazid

Des sages-femmes pas forcément sages.

Les femmes sont de nos jours victimes de mutilations génitales. Chaque année il y a lieu de le rappeler, l’humanité consacre une journée entière de célébration mondiale de lutte contre ce phénomène avec le slogan : « Zéro excision ». Est-ce que cela est vraiment une réalité des faits ou bien, une autre façon de tromper l’apparence des gens sur le sujet ? C’est sans doute autant de questions qui me traversent souvent le cerveau. Et pour étancher la soif de ma curiosité, je me suis déplacé pour aller interroger certaines sages-femmes.

En premier lieu, je rencontre madame Makalé, du CHU-Donka à Conakry, qui a bien accepté de se confier à moi.

L’excision est une pratique que tout un chacun doit combattre car, c’est un acte néfaste vis-à-vis de la société. C’est surtout un agissement qui va au détriment de la femme. Et quant on diminue la femme, c’est la famille qui en pâti.

– Diminution de la femme… c’est-à-dire ?

L’excision est l’enlèvement d’une partie intime chez la femme, elle est née avec. C’est comme si vous amputiez un membre supérieur ou inférieur d’un être humain. Imaginez la suite…

– Est-ce que cette pratique existe partout dans notre pays ?

Oui, avant, mais avec l’implication des organisations non gouvernementales (ONG), je ne dirai pas que c’est complètement fini, mais ça a beaucoup diminué.

– Quelles sont les conséquences médicales de l’excision ?

– Premièrement, l’hémorragie. Deuxièmement, les dystonies. Cela crée des complications, des difficultés à l’accouchement. Dans la vie conjugale aussi, ça peut créer du désaccord avec l’époux.

On entend souvent que la femme qui n’a pas été excisée ne peut pas se maîtriser pendant très longtemps.

Cela dépend plutôt de l’éducation de base de la fille.

On entend aussi que ça ne nuit pas à la santé de la femme ?

Ceux qui font cette pratique ne vous diront jamais la vérité. Le criminel ne peut pas se dénoncer. Il y a de cela quelques années, une rumeur passait vers la haute Guinée comme quoi « les filles qui ne sont pas excisées, je ne sais pas quel malheur va leur arriver ». Du coup, certaines l’ont fait. Mais par contre ce n’était qu’une rumeur.

– Beaucoup pensent que se sont les occidentaux qui nous ont imposé de lutter contre l’excision ?

Pas du tout. Les premiers à s’être engagés sont le docteur Mory Sandan et docteur Djélo.

– Qu’avez-vous à dire à l’endroit des femmes qui pratiquent encore l’excision ?

Abandonnez purement et simplement la pratique. Parce que se sont des actes néfastes à la vie de la femme, à son bien être familial et social.

Un peu plus tard, je passe rendre visite à une vieille femme septuagénaire traditionnaliste et lui demande son avis.

Avant vous pratiquiez l’excision et maintenant pas, c’est ça ?

Oui, vu mon âge, je ne peux plus mais j’apporte des conseils.

Pas de risque de maladies ?

Si, mais on traite les matériaux avant de commencer. Ensuite, on procède l’une après l’autre et on nettoie entre les deux.

Avec les sages-femmes ou les organisations non gouvernementales, vous collaborez ?

Il y a certaines sages-femmes qui le pratiquent aussi donc quand ces gens-là nous disent d’arrêter ils sont un peu mal placés pour le dire. On ne veut pas collaborer quand elles viennent nous mettre en cause et profiter ailleurs. Cette pratique aussi existe depuis longtemps dans nos sociétés traditionnelles. On vient à chaque année pour faire des sensibilisations.

Ces sensibilisations portent-elles leurs fruits ?

Dans certains villages on commence à accepter et d’autres non. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas eu la chance d’amener le repas à l’école (analphabètes). C’est pourquoi ça ne va pas changer du jour au lendemain.

Sur le chemin du retour, dans le taxi, je repense à mes deux interviews de sages-femmes.

Selon une récente statistique de l’UNICEF (2016), la Guinée occupe par aisance et par excellence le rang des pays où l’excision des femmes est beaucoup plus élevée au monde et sans doute le deuxième Etat africain derrière la Somalie avec un taux de 97 %. Pourtant, il y a des textes juridiques qui condamnent la pratique. Et si on commençait par les appliquer ?


Témoignage de prostituée: « Je procure d’autant plus de plaisir dans la prostitution que dans la vie en couple unique »

‘’La forêt’’, lieu de prostitution dans le quartier Cosa, situé dans la banlieue de Conakry. Les travailleuses de sexe viennent là pour faire leur boulot de prostituée. Cette nuit là, je viens pour objectif de les rencontrer en vue d’échanger avec elles sur leur situation de vie et de sécurité car il est très difficile de faire de la prostitution en Guinée en ce sens que cela n’est pas admise par la loi, la société aussi les stigmatise à tout prix.
Fof est une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années et qui vie dans une autre commune environnante de Ratoma où elle vient se prostituer avec ses quelques amies de même profession, elle a bien voulu m’accorder le temps de m’entretenir avec elle cette nuit.

D’entré de jeu, je m’approche d’elle et lui demande de bien vouloir partager un avis notamment sur le risque de sécurité dont cours les travailleuses de sexe dans l’ensemble, la différence qui les sépare de certains pays africains qui reconnaissent ces gens là à leur juste valeur et également un tout petit peut de temps sur sa vie.

Alors suivez l’exclusivité !

Fof : je suis célibataire et je n’ai jamais eu l’idée de vivre avec un mec.

-Pourquoi, ou bien c’est pour ne pas être trahit ?

Fof : ça peut être aussi mais je n’aurai pas du plaisir.

-Plaisir, c’est-à-dire ?

Fof : Un seul homme ne peut pas me satisfaire comme je l’aurais voulu et plus loin, pour être explicite, il me faut trois qui sont différents au moins à chaque fois que je commence à faire des relations sexuelles même si je peux ne pas le faire tous les jours.

-Donc, tu ne viens pas ici tous les jours ?

Fof : Si, venir ici m’est devenue une coutume de satisfaction de mes besoins vitaux. Imagines quelqu’un qui fait sont boulot et qui l’aime beaucoup comme toi par exemple, quand tu viens ici à cette heure-ci, c’est parce que tu a ton boulot quelque part que tu admires beaucoup et qu’il te faut tous les jours le fréquenter pour être à l’aise. Alors j’aime venir ici toutes les nuits.

-Ça te permet de te faire du fric aussi, ça fait partie non ?

Fof : Certes, l’argent me permet de satisfaire mes besoins économiques dans la mesure où il est devenu la clé du monde. Quand tu l’as, tu peux faire ce que tu veux et comme tu veux, tu peux être considérer par tout le monde, tu peux en profiter pour rencontrer qui que tu veux et travailler avec celui que tu veux. Je ne peux pas nier ta question. A coté de mes satisfactions biologiques, ceci m’aide également à ne pas me chamailler avec d’autres filles juste à cause d’un minable jeune car tu sais bien que les hommes n’ont vraiment pas la fidélité de suivre une seule fille parce qu’ils disent qu’elles ne sont pas aussi fidèles. Alors pour se venger, il faut suivre plusieurs filles qu’ils finiront de créer de polémiques plut tard, ça me permet en dépit, d’avoir la confiance de mon entourage aussi.

-Mais j’espère qu’après tous ces arguments solides, tu n’oublies pas ton état de santé ?

Fof : Non, même si parfois les négociations dépendent des prix pour la protection. Pour être franche envers toi, nous courrons un risque à ce niveau. Certaines parmi nous ne connaissent vraiment pas leur état de santé parce qu’elles ne vont à l’hôpital que quand elles ont une maladie qui se manifeste. Mais tu ne peux le dédire, le guinéen est toujours comme ça hein ! même les patrons. Rire…

-Oui ! mais la question de sécurité aussi, vous ne rencontrez pas de difficultés la nuit en rentrant chez vous surtout, vous qui logez loin ?

Fof : Oui, il ya des risques de sécurité qu’il ne faut pas excepter car certains profitent dès que l’occasion se présente en face surtout les malfrats. Une amie en a été victime récemment en rentrant chez elle et dans son propre quartier avec deux hommes en uniforme qui l’ont demandé de s’identifier, n’ayant pas de carte d’identité, ils ont pris son argent et sont partis avec. Cela est un volet, l’autre volet aussi est que quand on veut être protégé, il faudra suivre un de leurs chefs pour ne pas toujours être victime. Avec lui on peut se frotter les mains pour que si on a un problème avec qui que se soit, on puisse avoir l’intervention rapide. Si notre sécurité n’est pas assurée par l’Etat, la meilleure solution est que nous cherchons un abri nous même.

-Dans ce cas, est ce qu’ils savent réellement que vous venez fréquentez ces lieux pareils, si oui, vous donnent-ils de l’argent ?

Fof : Mais pourquoi pas, certains d’ailleurs nous ont connu ici et ceux qui ne nous ont pas rencontré ici savent que nous ne pouvons pas être pour eux seuls comme nous savons aussi qu’ils ne sont pas forcément à nous seules. Dans ce cas, ils nous ont certes vu du passage et en ont profité de l’occasion de nous appeler et nous exprimer leur volonté. La femme d’ailleurs, doit savoir comment s’habiller en vue de séduire et c’est pour cela, tout ce que tu demanderas à l’homme, tu auras sans doute.

-Avez-vous une association au sein de votre lieu de travail ici qui va défendre vos intérêts communs ?

Fof : nous n’avons pas une structure en tant que telle mais quand même nous nous entre aidons quand besoin se manifeste. Par exemple, quand une amie est en différend avec soit un client ou un passant, nous la volons au secours en vue de la défendre et c’est pourquoi d’ailleurs la plus part d’entre nous a un agent de sécurité qui la protège face à certaines difficultés. Pour t’en convaincre, si je ne voulais pas causer avec toi ce soir, j’allais te parler mal parce que tu n’es pas un client et si tu continues à m’emmerder, je fais signe à mes amies pour te chasser d’ici par tous les moyens et la suite, c’est toi qui seras le perdant.

-Merci ma grande de m’avoir accordé ce temps d’échange tout en espérant pas qu’on vienne me bastonner ici.

Fof : ne t’inquiète pas.


Une odyssée de noctambules à Kamsar, en Guinée

Les jours se succèdent mais ne ressemblent pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Après un long moment de patience dans la capitale, je devais pour la première fois fouler le sol de la sous-préfecture de Kamsar, située à une trois-centaine de kilomètres de Conakry, au sud-ouest de la préfecture minière de Boké. Il fallait donc de la patience pour traverser les tornades qui faisaient leur belle époque et surtout affronter ce qui se camouflait devant. Mais pour quelqu’un qui ignore toute réalité autochtone, ce n’est qu’un début épisodique.

Après avoir reçu l’information depuis le point de départ, notamment sur la situation calme qui prévaut sur le plateau minier du  pays, nous (mon oncle et moi) avons décidé de bouger pour parcourir le trajet et rejoindre la splendide cité de la compagnie qui redonne le fils de la localité le nom de se venter en dissimulant sa souffrance devant ses amis des autres régions du pays.

Suite à cet élancé de chemin, nous voilà arrivés à Kolaboui, le poumon économique de la préfecture de Boké et qui débouche désormais à notre destination. Là aussi, il est nécessaire de s’enquérir de la réalité du terrain avant de poursuivre notre voyage. Il faut s’attendre à des imprévus, comme il est de coutume dans tout le pays. Et c’est sans doute ce qui se prépare mais que personne ne pouvait imaginer. Après juste une vingtaine de kilomètres, nous voici à Madina Borboff, une contrée située en haute banlieue de Kobé. C’est de là que mon oncle reçoit un coup de fil lui l’enjoignant d’être prudent car des jeunes seraient en train de se préparer pour ressortir dans la rue.

Face à des indigènes majoritairement analphabètes qui veulent manifester leur colère contre le délestage du courant électrique en érigeant des barricades partout, comment se sauver la tête à une heure indue de la nuit ? C’était le souci de toute personne qui est tombée dans ce genre d’embuscade.

Tout à coup, un contingent de voitures administratives stationne avec une délégation du gouvernorat de la ville de Conakry, sans son mentor car ayant échoué auparavant, le natif de la région de Boké n’a pas désormais voulu le déshonneur. Et cette représentation a en tête le directeur des finances pour une résolution des problèmes sociaux qui y règnent depuis belle lurette. Sa présence a donc suscité autant d’espoir pour les automobilistes garés tout au long de la route pour guetter un éventuel calme.

Juste après un beau moment, on a sommé à tout le monde de faire un convoi et suivre le conseil à la lettre. Il s’agissait en réalité de mettre des négociateurs devant le fil pour faire face aux jeunes manifestants et procéder à des négociations. Au cas échéant, trois bérets rouges qui composaient l’équipe des gardes du corps du groupe de facilitation font des tirs de sommations afin de disperser les gens et libérer le passage. Mais connaissant un peu comment les manifs se passent à Conakry, j’avais un pessimisme profond. Cependant, la force revient à l’Etat et il méritait de rester derrière les autorités du pays pour suivre leur mot d’ordre. Il faut ainsi rouler au rythme des chefs de la ficelle (médiateurs et piétons), puis les VA, avec une marge de sécurité. De pas de caméléon en pas de caméléon, nous arrivons à l’épisode de Kainguissa, localité qui succède Madina borboff.

Malgré tout, ça a été la mauvaise décision prise car les forces de sécurité en place n’avaient pas été contactées auparavant pour renforcer ceux qui étaient sur le terrain au cas où ça arriverait à tourner mal.

Une autre aventure commence !

La première zone que j’ai eu à retenir très rapidement est sans doute celle de Kainguissa où tout me ressemblait à l’axe (Hamdallaye, Bambéto, Cosa…) que j’ai connu. Une localité où les jeunes sont plus motivés et très expérimentés pour mener à bien leur manifestation face aux forces de l’ordre sur le champ. Une nuit assez ténébreuse parce que l’on ne pouvait pas différencier les gens et étant dans cette situation, seules les phares des véhicules pouvaient diriger tout le monde.

Les négociations n’ont pu apaiser les tensions et les bérets rouges de compagnon étaient obligés d’ouvrir les coups de feu de sommation dont ils ont déjà reçu l’ordre d’obtempérer. Il n’y a pas que des combattants tactiques en uniforme, il ya aussi des âmes bien nées. Pas besoins forcément de tenir une kalachnikov pour affronter mais de donner des initiatives pour empêcher leurs adversaires.

Désormais c’est ‘’chacun pour soi, Dieu pour tous’’. Le chef protège sa tête et le citoyen lambda aussi. Entre des personnes autochtones qui s’y connaissent mieux et des étranges figures, c’est tout simplement, n’oublie pas de me rendre mon petit bonnet au cas où tu aurais eu à le ramasser par hasard. Car des cailloux tombaient partout comme s’ils venaient du ciel contre un peuple qui a la colère divine et qu’il fallait châtier. La solution serait-elle de foncer ou de renoncer ? La moindre idée que l’on puisse au moins emprunter était de prendre le risque d’avancer pour chercher où abriter. Des personnes blessées, des caillasses de pare-brises, de feu-rouges, de vitres… des dégâts très énormes mais la vie humaine est la plus chère. Ne dit-on pas que qui ne risque rien n’a rien ? Aucun individu ne pouvait se réjouir de ce qui venait de se passer mais avec les vies sauves, il y a désormais où soulever les sourcils.

A Hamdallaye où tout rescapé avait trouvé refuge dans une cour hermétiquement fermée d’une entreprise sur place, chacun avait désormais le droit de respirer selon son gout dans une salle pléthorique et climatisée avec des responsables de la nation. Mais la fraternité et l’hospitalité avec la direction locale est encore éphémère. Un renfort de la dernière minute provenant de Boké investit les lieux pour écouter et exécuter l’ordre du chef de mission. Faut-il rester à Kamsar où aller à la préfecture ? C’est la dernière version que tout le monde attend désormais. Un verdict qui n’a pas tardé à tomber.

Instantanément déterminé, les vingt pick-up garés à la devanture avaient pour mission d’escorter et de cortéger la délégation gouvernementale avant que les manifestants n’aient d’autres méthodes pour réagir. La décision n’arrangeant pas la majeure partie des personnes y présentes pour des raisons parfois économiques (carburants ou autres), chacun est libre de choisir sa voie et ce fut mon cas.

Un épisode de parcours de combattants !

Il fait encore tard la nuit (00h passée) et on doit, mon oncle moi rentrer pour passer la nuit à domicile et surtout sans véhicule. Eviter la route principale qui décachète les 13 kilomètres de la cité pour un besoin de sécurité était la meilleure option. Le mieux est alors d’emprunter les routes dans les villages mais pour quelqu’un qui s’y connait mieux. ‘A défaut de la mère on se contente de la grand-mère’’.

D’abord, il faut traverser le goudron, ensuite les rails et enfin la corniche bombée qui sont tous parallèles pour arriver à notre objectif. Seuls inconnus, nous n’avions qu’une torche que nous avait passée une relation de mon oncle. L’histoire ne donne t-elle pas raison au romantisme qui décerne une logique à la lumière (jour) qu’à l’obscurité (nuit) ? Un moment où les impératifs de visibilité ou de transparence sont sans doute inexistants. C’est de là que les strophes de poèmes du célère poète français du 19 ème siècle, Victor Hugo me hantaient le cerveau «Seul inconnu, je ne regarderai ni lors du soir qui tombe, ni les voiles au loin descendant vers Harfleur. » Et  la cité de Kamsar pouvait bien ressembler pour moi par illusion à celle de Harfleur.

Désormais, c’est vivre sans témoin pour affronter toutes les péripéties et les inégalités sociales d’une couche noctambule qui se sent en colère et qui veut coute que coute régler ses tares dans le dos de tout citoyen qu’elle n’apparente pas d’une part, et d’autre part être exposé à des malfrats drogués qui profitent de la situation pour cambrioler les gens.

Une période pendant laquelle il fallait tout faire pour ne pas être reconnu par n’importe qui afin de se protéger. Alors la meilleure réussite, c’est d’aller chercher plus de marges, d’excentricité et sans doute d’obscurité dans la bizarrerie. Un moment au cours duquel l’anarchie joue son plein parce que chacun peut se rendre justice sans aucune intervention des forces de sécurité. Un allogène comme moi avait toutes les difficultés mais aussi la peine à s’en sortir. Malgré tout, j’avais une expérience en matière d’argots de la vie des « thugs life ou gangs », et mon oncle qui avait la connaissance de la localité détenait le seul monopole pour nous diriger vers notre destination. A chaque rencontre avec un inconnu, je lui parlais dans un jargon pour lui tromper l’apparence « Tiké nana » ? Comme pour désigner la présence des militaires (ex compagnons), « m’ma deguema bara bira goudronma » mon arme blanche est tombée au goudron…

Un parcours assez long et un itinéraire plein de risque et d’intempéries de la nature dans une situation tendue avec les possibilités de traverser les mauvais sorts des habitants décentrés. La raison revient par endroit au droit romain qui stipule que le juge ne peut recevoir de témoignage entre le coucher et le lever du soleil, justement parce que l’on voit si mal que rien n’est fiable . Seulement pendant les périodes d’état d’urgence que le temps de la justice ne connait aucune éclipse.

De toute façon Restif de la Brétonne l’a démontré dans les Nuits de Paris, le marcheur nocturne est comparable à un « hibou », cet animal qui s’y retrouve la nuit, mais paie cette acuité d’une totale impuissance le jour. C’est ce qui nous est sans doute arrivé parce qu’après plus de trois heures de mauvaises leçons subies mais aussi de toute sorte d’exposition aux intempéries dans une noirceur sans choix, l’on rentre accabler de fatigue. La journée annonce désormais mal ses couleurs mais les prières d’Ulysse ont répondu hélas !